Personnages histoiriques
Balog le Fou
L’homme connu sous le nom de « Balog le Fou » est une figure koroïenne mythique appartenant à la tribu nilago, ayant vécu en Oropash au cours de l’âge luminique, et que l’on retrouve principalement dans des mythes mettant en scène le héros Toziram dans sa jeunesse avant que celui-ci ne coure le monde pour accomplir les exploits qu’on lui connaît.
Il existe de nombreux points communs entre la plupart des mythes en question. Balog le Fou y est notamment presque toujours présenté comme l’aÿr des Nilagos, ainsi que comme un personnage cruel préférant son bien propre à celui de la tribu dont il a la responsabilité. Étant le descendant du grand chasseur Rêt-Urog, il a hérité de son sang corrompu et est comme lui dévoué au dieu Noïlrog. Alors qu’il n’est encore qu’un jeune homme assoiffé de pouvoir, c’est sans scrupule et par pure ambition qu’il séduit puis épouse la belle Énaïl, fille du chef des Nilagos, avant d’assassiner ce dernier afin de s’emparer du trône.
Dans l’interprétation mythique la plus courante, il engendre par la suite avec sa femme le vaillant Toziram, puis cherche à éduquer son fils selon sa propre vision du pouvoir, afin que le garçon fasse comme lui preuve de cruauté envers les hommes et envers les animaux. Mais Toziram reçoit la bénédiction de Nari et se voit ainsi protégé de l’influence néfaste de son père. Ainsi, lorsque Balog le Fou lui demande d’abattre un nilab – animal totem de la tribu – afin de lui prouver sa détermination, l’enfant au cœur pur, dévoué à la gardienne du bonheur, refuse de porter atteinte à la malheureuse créature.
Selon certaines versions du mythe, Balog le Fou reçoit par la suite la visite de Noïlrog qui l’intime de mettre à mort Toziram, car celui-ci est appelé par une prophétie à le renverser et à prendre son trône une fois qu’il l’aurait tué de ses propres mains. Selon d’autres versions, l’aÿr prend cette décision de son propre chef après avoir, d’une manière ou d’une autre, obtenu d’un dÿur ou d’une divinité un oracle similaire. Alors, que ce soit dans son sommeil, au cours d’un combat inégal ou par l’organisation d’un sacrifice aux dieux, Balog le Fou s’arrange pour assassiner son fils et éliminer ainsi la menace pesant sur son règne.
Cependant, Nari intercède auprès de Mamanikam et obtient la résurrection de Toziram avant que celui-ci ne rejoigne définitivement les Échos du Passé. Une fois revenu dans le monde séculier, le jeune homme, fort de son séjour dans le royaume souterrain, et avec l’appui de la gardienne du bonheur, affronte Balog le Fou. Au terme d’un combat épique, le jeune héros parvient à tuer son père pour lui prendre son félish et devenir à son tour l’aÿr des Nilagos, régnant avec justice et faisant de sa tribu un grand peuple.
Telle est la version traditionnelle du mythe dans lequel Balog le Fou apparaît comme une figure maléfique s’opposant au héros Toziram et permettant à celui-ci de réaliser le premier d’une longue série d’exploit qui le mèneront jusqu’à sa gloire. Néanmoins, les recherches mythoscientifiques exposées par Ylanë Maÿvis dans l’ouvrage Les sacrifices de Nari démontrent une réalité relativement différente. Il semblerait que Balog le Fou, que son peuple nommait à cette époque « Balog le Malin », ne soit pas la personnalité purement destructrice que l’on s’imaginait, et son histoire s’avère légèrement plus complexe qu’on ne l’avait cru jusqu’alors…