Korogaï

La Terre-Mère Koro

Les Korogaï se reconnaissaient tous une lointaine ascendance divine remontant à la déesse Koro, dont la terre servit à façonner ses premiers descendants mortels. La divine Terre-Mère, après les avoir hébergé un temps, se vit contrainte de forcer ses enfants à l’exil par l’intermédiaire du Déluge. Errant depuis lors au sein du monde matériel, les descendants de Koro n’oublièrent jamais leurs origines divines et se transmirent de génération en génération les récits des premiers temps et la manière dont ils furent bannis de l’Au-delà spirituel, et ils continuèrent de révérer les dieux qui les guidèrent jadis et les accompagnent toujours dans leur vie séculière au sein de l’Ultimonde.

Avènement

Les mythes concernant l’avènement de Koro étaient variés et ont fait l’objet de différentes versions au gré des peuples et des époques. Celui que la communauté histoirienne admet comme le plus commun est le suivant : ce sont les dieux primordiaux Ervil, Fajol et Okou qui donnèrent âme, corps et esprit à Koro en lui offrant respectivement la Graine du Souffle de Subsistance, la Robe de l’Océan et la Couronne du Firmament. Selon de nombreuses traditions, ils auraient fait cela à la demande de Kalen qui, solitaire, aurait voulu se voir attribuer une compagne. Par la suite, Kalen ensemança Koro qui tomba enceinte de deux enfants : Aïslav, l’ancêtre des dieux, et Tzarê, l’ancêtre des démons. Aïslav naquit, mais Tzarê refusa de sortir et continua de croître dans le ventre de Koro, tant et si bien que celui-ci atteignit la taille d’une planète. Aïslav défia et vainquit son frère démoniaque, mais Koro conserva sa taille, et c’est sur le sol de la Terre-Mère que les dieux règneraient désormais, tandis que les démons seraient condamnés à demeurer dans ses entrailles.

Symbolique

Le culte de Koro constituait l’élément central de la culture korogaï. S’il existait parfois, entre des tribus vivant sur des planètes éloignées, des disparités notoires au niveau du mode de vie, du langage, des dieux vénérés ou des mythes racontés, absolument toutes se reconnaissaient dans la célébration de la grande Terre-Mère, que chacun reconnaissait comme son origine, à la fois en tant qu’aïeule divine, qu’ancienne terre d’accueil de ses ancêtres et que source de toute spiritualité parmi ses descendants. Koro symbolisait avant tout l’amour et la famille. Elle était à la fois très proche – c’était d’elle que tous les Korogaï tiraient leur âme – et inatteignable – on ne la rejoignait véritablement qu’au moment de la mort. Si elle était présente en arrière-plan lors du culte de toutes les autres divinités, et si sa présence symbolique se trouvait dans tous les temples et dans tous les foyers, on l’invoquait essentiellement dans le cadre des cérémonies de naissance et de mort.

Le Jugement des défunts

Lorsqu’ils mouraient, les Korogaï défunts s’en retournaient à Koro au sein du monde spirituel. Ils rejoignaient ses entrailles, guidés par Olokîn ou par une autre divinité, pour recevoir au cœur du Lôhôsh leur ultime Jugement, celui qui déciderait de leur destinée finale. Ils étaient alors à franchir l’une des trois portes suivantes, ouvrant chacune sur une nouvelle destinée :

  • La porte de chair : correspondant à la gueule d’Ipaka, le démon-ver issu de Tzarê, elle corrompait à tout jamais l’esprit de ceux qui se faisaient dévorer afin de les transformer en entités démoniaques.
  • La porte de pierre : elle menait ceux qui la traversaient plus avant dans le royaume souterrain, au sein d’un purgatoire où les démons leur faisaient subir un châtiment plus ou moins important et plus ou moins long avant de leur laisser boire l’eau de la source sacrée leur permettant de se réincarner.
  • La porte de lumière : elle permettait aux Korogaï ayant mené une vie exemplaire de rejoindre la surface de Koro afin d’y devenir des anges au service de l’une ou l’autre des divinités du dodécathéon.
Retour en haut