Ecologie
Les Korogaï témoignaient pour la plupart d’un profond sentiment écologique : il s’agit certainement là de l’une des particuarités les plus significatives de la culture korogaï. C’est pour avoir négligé de prendre soin de leur Terre-Mère, la douce Koro, que ses enfants eurent à subir le Déluge et furent contraints à l’Exode pour rejoindre le monde matériel. Aussi démontraient-ils une certaine forme de sensibilité pour leurs nouvelles terres d’accueil et visaient à y maintenir le plus grand équilibre environnemental possible, en prêtant une attention toute particulière au maintien des conditions planétaires qui régnaient au moment de leur arrivée et au développement d’écosystèmes favorables à l’harmonie naturelle. S’ils y parvinrent réellement, c’est un débat qui anime encore aujourd’hui la communauté histoirienne.
Héritiers du Déluge

L’histoire est universellement partagée. Parmi les Korogaï, nul n’ignore comment l’humanité résidant jadis sur Koro, avide de toujours plus de puissance, en vint à dépouiller la Terre-Mère de ses ressources et à souiller son sol et son atmosphère. Devant tant d’ingratitude pour leur sainte génitrice, les dieux se résolurent à exiler définitivement les humains du lieu paradisiaque qu’ils avaient, par leurs comportements égoïstes et irrespectueux, profané. Ils firent pleuvoir sur Koro le Déluge qui contraignit certains élus à concevoir des vaisseaux spatiaux et à fuir dans la réalité matérielle et séculière où ils errèrent pendant près d’un millénaire avant de trouver de nouvelles planètes susceptibles de les accueillir au sein du Rameau de Po. Ce traumatisme ancestral commun les lie dans l’idée de prendre soin de l’environnement qui les accueille et de respecter au mieux la nature au sein de chacune des planètes où ils résident.
Adaptation au climat

Le respect d’un biocosme planétaire revenait entre autre à tâcher de s’y adapter sans chercher à le modifier. Alors que certaines races humaines procédaient systématiquement à la transformation environnementale des terres nouvellement colonisées, pour les Korogaï, c’était au climat de définir le mode de vie des peuples qui y résidaient, et non l’inverse. Les planètes où ils s’étaient installés représentaient bien souvent en ce sens un défi d’envergure, et les conditions d’existence y étaient parfois extrêmement rudes, comme sur la glaciale Vorrh, l’aride Lorion ou encore la tempétueuse Teglim. Plutôt que de la contrôler en vue de la protéger, les Korogaï s’efforçaient de comprendre la biodiversité avec laquelle ils cohabitaient et de développer avec elle des relations aussi harmonieuses que possible.
Production énergétique

Les Korogaï ne dépendaient pas des ressources naturelles fossiles – charbon, pétrole, gaz et autres – présentes sur les différents astres pour produire leur énergie, ayant développé très tôt dans leur histoire d’autres méthodes évitant toute forme de pollution. Beaucoup se sont portés vers des sources naturelles et par essence quasi-infinies, et ce sont ainsi les forces des vent, des soleils, des
marées, etc. qui permettent de produire une importante partie de l’énergie utilisée par les peuples tribaux issus de Koro. Certains apprirent également à exploiter l’opuktaphos, une énergie fossile très rare, mais extrêmement puissante et non polluante, présente à de très grandes profondeurs dans les sous-sols de certains mondes. Elle consistait en une forme de « lumière fossilisée » incolore, inodore et impalpable, et donc particulièrement difficile à repérer et à récolter, nécessitant des technologies de pointe adaptées développées par d’autres civilisations, ce qui explique sa découverte tardive par les Korogaï. Enfin, le monde spirituel reposait lui-aussi sur l’interaction de puissants flux énergétiques particulièrement condensés au niveau des êtres qui le composaient, et qui constituaient le moteur même d’une transition possible entre les mondes. Certaines révolutions scientifiques – la capsulâme, notamment – permettaient aux Korogaï de capturer cette énergie, puis de la transformer afin d’en faire une utilisation au sein du monde matériel. Des raisons morales évidentes incitaient toutefois les « chasseurs » à ne traquer que les seuls démons échappés du Lôhôsh.
Paradoxe

Certes, les Korogaï, par leur histoire et le mythe commun du Déluge qui contraignit leurs ancêtres à l’Exode, avaient un certain sentiment de l’importance de respecter le monde qui les accueillait, mais le fait est que, pour les observateurs extérieurs que nous sommes, ils étaient bien loin de remplir la mission qu’ils se proposaient. Leur simple présence, à vrai dire, entrait déjà en jeu dans le basculement des équilibres présidant aux astres qu’ils rejoignaient. L’histoire nous les montre détruisant les peuples locaux, chassant et sacrifiant aux divinités les créatures sauvages, dépouillant les sols des ressources les plus utiles, jusqu’à parfois en oublier l’erreur primordiale de leurs lointains aïeux et la reproduire, comme ce fut le cas sur Xenerax qui, de planète verdoyante, devient en quelques siècles seulement un monde de cendre et de poussière radioactive. Au fond, les Korogaï étaient-ils véritablement en mesure de changer leur nature profonde ?