Organisation sociale
La civilisation korogaï était composée d’un grand nombre de tribus, les plus petites n’admettant que de quelques centaines d’individus tandis les plus importantes voyaient leur population s’étendre sur plusieurs planètes. Chaque tribu descendait d’un ancêtre mythique dont elle tirait généralement son nom, et se voyait elle-même subdivisée en différents clans organisés selon une hiérarchie sociale particulière basée sur un système de castes. Au gré des époques, certains peuples prenaient de l’importance, tandis que d’autres disparaissaient ou se voyaient assimilés à une tribu de plus grande envergure.
Structure politique tribale
Les relations entre les divers clans et tribus reposaient généralement sur un système d’alliance ou d’allégeance : certaines étaient suzeraines, tandis que d’autres étaient leurs vassales, les premières étant chargées de protéger les secondes contre de potentiels ennemis en échange du paiement d’un tribut. Les décisions importantes étaient prises au cours de conseils korogaï portant le nom d’ « arkoÿns ». Ceux-ci étaient présidés par le porteur du félish, décisionnaire final après avoir laissé s’exprimer différents conseillers. On le retrouvait à plusieurs échelles : arkoÿn clanique, tribal, voire planétaire ; ainsi que dans différents domaines : arkoÿn gouvernemental, économique, militaire, judiciaire, etc. En outre, les tribus korogaï ont certes admis différentes formes politiques au cours des âges, mais la plus répandue consistait à se voir diriger par un « roi », porteur du félish d’or, assisté par un « surintendant », porteur du félish d’argent.
Castes sociales
Au sein d’une même tribu ou d’un même clan, les individus se voyaient eux-mêmes divisés selon un ensemble de castes bien distinctes, chacune endossant un rôle particulier au sein de l’organisation sociale :
Les aÿrs
Chargés des plus hautes fonctions politiques, économiques et militaires au sein de leur clan, les aÿrs étaient considérés comme issus du « sang » de l’ancêtre tribal offrant un fondement à l’union sacrée de leur peuple. Ils portaient le « félish », une cape aux couleurs de leur clan et symbolisant leur statut. Les aÿrs administraient un territoire, aidés dans leur régence par un certain nombre de gouverneurs provinciaux. Les aÿrs fondés en assemblée choisissaient un roi pour gouverner l’ensemble de la tribu, lequel choisissait en retour parmi les aÿrs ceux qui siègeraient à son conseil. Ce titre se transmettait le plus souvent héréditairementsuivant un principe de primogéniture.
Les neÿrs
Sous les aÿrs, on retrouvait une autre catégorie d’aristocrates de moindre niveau, formant une classe guerrière à laquelle se voiyait généralement attribuer un territoire de gouvernance qu’il s’agissait d’organiser, de contrôler et de protéger. Les neÿrs endossaient généralement le rôle de soldat d’élite ou d’officier au sein de l’armée d’un clan ou d’une tribu, et ils se voyaient impliqués dans la plupart des affaires territoriales auxquelles ils participaient activement. Le titre de neÿr s’acquérait généralement par des hauts faits ou par une réussite économique qui donnait le droit au paiement d’un tribut clanique et ouvrait ainsi les portes de la politique tribale.
Les duÿrs
Il s’agissait du clergé korogaï, mais si l’organisation du culte représentait leur principal office, leur mission s’étendait en réalité à bien d’autres domaines essentiels à la tribu. Leur formation était très longue, et rares, parmi les Korogaï qui s’avançaient sur cette voie, étaient ceux qui parvenaient à aller jusqu’au sacrement de consécration. Ceux-là endossaient alors la fonction à laquelle leur enseignement les préparait, qu’elle soit sacerdotale (prêtre, purificateur, sacrificateur…), médicale (lamentateur, médecin, exorciste…), législative (scribe, juge…) ou encore divinatrice (oracle, astrologue…). La hiérarchie duÿrale reposait sur le niveau d’expérience, depuis les initiés (Bourgeon, Fleur, Fruit) jusqu’aux duÿrs proprement dit (Pépin, Germe, Pousse, Arbuste, Arbre, Aram).
Les gloÿrs
Il s’agissait des gardiens de la mémoire du clan et de la tribu. Ils étaient essentiellement des artistes qui, à partir des sources mythiques et des faits contemporains, composaient de nouvelles œuvres picturales, sculpturales, poétiques, théâtrales, cinématographiques ou autres en vue de glorifier une divinité protectrice, un ancêtre héroïque ou une personnalité religieuse ou politique. Les gloÿrs pouvaient avoir des styles de vie très diverses, depuis les musiciens errants courant les routes jusqu’aux grands architectes chargés de la construction de temples immenses, en passant par les holographistes travaillant à la modernisation des vidéholos relatant tel ou tel épisode mythique. Le savoir et la maîtrise se transmettaient d’ordinaire d’un maître à un élève.
Les oxouÿrs
Il s’agissait là des hommes et des femmes ayant décidé de consacrer leur vie à la recherche scientifique. Ils s’étaient fondés en un ordre distinct agissant au-delà des rivalités claniques et tribales et cherchant à comprendre les lois régissant le fonctionnement de la réalité physique, sans pour autant omettre de tenir compte de l’influence qu’y exerçaient les forces issues du monde spirituel. Notamment, ce sont eux qui, bien souvent, se trouvaient à l’origine des nouvelles technologies employées par les Korogaï pour accroître leurs possibilités d’action au sein de l’univers.
Les sheuÿrs
C’était la caste des marchands, dont le rôle essentiel était de permettre la circulation des biens et des marchandises au niveau du Rameau de Po, tantôt entre les tribus locales d’une seule et même planète, tantôt entre les différents astres, autorisant le l’acquisition de matières premières ou de biens transformés à des peuples spécialisés dans certaines formes d’activités. Leur démarche commerciale a sans doute constitué l’un des moteurs essentiels du développement extrêmement rapide et simultané d’un grand nombre de clans et tribus composant la civilisation korogaï.
La populace
Les peuples korogaï étaient constitués en grande majorité d’une masse populaire laborieuse, chargée de la production et contribuant ainsi à l’activité économique. Considérés le plus souvent comme des travailleurs libres, ils étaient généralement propriétaires, mais payaient des taxes à leurs aÿrs afin de financer les services publics mis à leur disposition.
Particularités claniques
Si les peuples korogaï s’apparentaient sous de nombreux aspects, il ne faut pas oublier ce qui les différenciait, notamment l’appartenance à un peuple particulier marqué par son histoire, ses ancêtres et ses traditions propres. Les membres d’un groupe clanique ou tribal se distinguaient généralement par divers signes d’appartenance : tenues vestimentaires, tatouages et scarifications, peintures et maquillage, ornements, bracelets tribaux, bijoux, insignes diverses… Tous ces éléments permettaient en outre de revendiquer son affiliation à une caste sociale. On retrouve sur une grande majorité des mondes peuplés par les Korogaï une tendance aux symboles représentant des divinités, des astres, des animaux, des plantes ou d’autres éléments naturels.