Sciences et techniques
Les Korogaï sont, au gré des millénaires, avec ou sans l’aide de leurs dieux, parvenus à un niveau de développement technologique impressionnant, fort éloigné de l’image barbare et primitive qu’ont longtemps voulu leur attribuer certains histoiriens. Que leurs découvertes datent d’avant le Déluge et l’Exode, qu’elles soient le fait d’hommes et de femmes particulièrement inspirés, ou qu’elles résultent de la rencontre et des échanges avec d’autres civilisations ultimondaines, elles ont assurément constitué l’un des principaux atouts ayant permis à ces peuples d’étendre leur influence sur un secteur supragalactique aussi vaste que le Rameau de Po et d’y perdurer sur une période aussi longue.
Communication avec le divin
Les Korogaï étaient en mesure, grâce à une certaine disposition de l’esprit, de franchir la barrière séparant le monde matériel du monde psychique pour rejoindre ce qu’ils nommaient l’ « Intermonde ». Toutefois, les techniques associées étaient difficiles à maîtriser et demandaient pour un initié de très longues années d’apprentissage. Heureusement les avancées technologiques leur ont permis de diverses manière de faciliter l’entrée en contact avec les puissances de l’Au-delà.
Le koro’majzdar
Son nom signifiant « couronne de Koro », il s’agissait d’un condensateur spirituel ayant pour fonction de faciliter le franchissement de l’Interstice à son porteur. On trouvait des gammes très variées de couronnes de koro’majzdars, et leur efficacité variait grandement selon leur capacité d’accélération et de densification des ondes énergétiques spirituelles, depuis les gadgets à destination de la plèbe aux effets très restreints, jusqu’aux gigantesques casques réservés aux grands oracles et demandant de nombreuses années de conception.
La cuve de conversation
Dans les premiers temps, les Korogaï avaient pour habitude de conserver la mémoire de leurs ancêtres défunts au sein d’urnes mémorielles dans lesquelles tous leurs souvenirs étaient téléchargés. Ce fut le cas jusqu’à l’apparition d’une nouvelle technologie, la cuve de conversation, par laquelle il devenait possible de communiquer directement avec l’esprit du défunt ayant rejoint le monde spirituel. En effet, au moment de la mort d’un individu, lorsque certaines conditions se voyaient réunies, il était possible de connecter son encéphale et son cortex à un dispositif permettant de conserver un contact permanent avec son flux spirituel et de dialoguer avec l’esprit du défunt même après qu’il ait rejoint l’au-delà.
Cohésion tribale
La technologie permettait également d’organiser la vie au sein de la tribu, et se voyait utilisée non seulement dans des perspectives administratives, mais également bien souvent pour opérer une forme de contrôle du peuple par les élites, voire de mettre en œuvre des stratégies de propagande.
Le réseau tribal
Dans une perspective toujours croissante de maîtrise de l’information, presque chaque tribu korogaï disposait d’un réseau privatif, généralement composé d’une base de donnée centralisée et de points de relais territoriaux permettant d’y accéder. Y étaient stockées et ordonnées toutes les données nécessaires au bon fonctionnement de la tribu, sous la supervision d’une instance de contrôle chargée de vérifier la validité des éléments pouvant être partagés. À plus petite échelle, chaque clan administrait son propre réseau privé stratégique, connecté au réseau d’ensemble. Il arrivait souvent que des clans ou des tribus alliés mettent en place des ponts sécurisés entre leurs réseaux afin de simplifier leurs échanges.
Le bracelet tribal
De nombreux peuples firent le choix de mettre en place des bracelets tribaux simplifiant la communication entre les membres d’un clan ou d’une tribu grâce à plusieurs fonctions : système d’appels téléphoniques cryptés ; accès immédiat à une partie des informations recensées dans la base de données en fonction des droits attribués ; réception en direct des nouvelles d’ordre politique, administratives, sociales ; simplification de la gestion financière individuelle en passant par des crédits numérisés ; etc. La qualité du bracelet et le type d’informations accessibles dépendait généralement de l’origine sociale de son porteur.
Les œuvres cinématholographiques
Les mythes entraient pour beaucoup dans le processus de cohésion tribale. C’est bien souvent en partageant les grands récits hérités de leurs ancêtres que les Korogaï se reconnaissaient au sein du clan ou de la tribu, voire à échelle civilisationnelle, une ascendance commune. Ces mythes ont été reproduits de diverses manières, et le vidéholo en a sans doute représenté l’aboutissement pour rendre compte des récits les plus célèbres. La projection holographique pouvait se faire sous diverses formes, depuis l’holoflamme, utilisant le feu comme support de l’image tridimensionnelle, jusqu’à des possibilités plus modernes de projection sur particules d’air.
Transport
Il a fallu aux Korogaï rivaliser d’ingéniosité afin d’adapter leurs modes de déplacement aux différents mondes conquis, ainsi qu’à l’immensité de vide spatial les séparant. De nombreux moyens de transport ont vu le jour, plus ou moins coûteux en énergie, entrant en conformité avec des besoins variés. Il ne s’agit pas ici de fournir ici une liste des catégories de véhicules apparus au cours de l’ère des Korogaï, mais plutôt de distinguer certaines grandes avancées technologiques qui facilitèrent les déplacements des membres de cette civilisation.
L’antigravitopulsion
L’activation électro-magnétique régulière de certains types de minéraux, dits « antigravitiques », entraînait ces minéraux, pour peu que l’énergie fournie soit suffisante, à annuler le phénomène de gravitation, et donc à léviter. Beaucoup de véhicules, voire de bâtiments ont ainsi été équipés d’antigravitopulseurs, ce qui s’avérait bien souvent plus rentable que l’emploi d’autres véhicules sur des terrains accidentés où la force de frottement s’avèrait trop importante.
Le transportube
Très utilisé dans les zones urbaines et dans les bâtiments les plus vastes tels que les palais royaux et aÿraux, le principe en était simple : l’utilisateur pénètrait dans une cabine cylindrique de la taille d’un corps humain, s’identifiait à l’aide de son bracelet tribal, sélectionnait une destination et s’y voyait transporté à vive allure grâce à un système de tuyaux reliant entre eux les différents sites accessibles.
La voile à particules spirituelles
Le voyage intergalactique reposait sur cinq dimensions : trois spatiales, une temporelle, une spirituelle. Les Korogaï savaient que les systèmes solaires et galactiques sont reliés entre-eux par l’ « espacéan » sorte d’immense mer spatiale caractérisée par des flux de particules spirituelles transcendant l’espace et le temps matériels. La plupart des civilisations supragalactiques mettaient au point ces “voiles à particules spirituelles” permettant de déplacer les vaisseaux au niveau de ces courants selon un mode ne dépendant plus des lois de la physique, et leur permettant de franchir en des temps record des distances que la simple lumière aurait pris des millions d’années à parcourir.
Le téléportail
Ces immenses portes spatiales le plus souvent placées en orbite lointaine autour de planètes permettent de réaliser un bon de téléportation depuis un portail de départ vers un autre portail d’arrivée par le maintien d’une connexion d’intrication permanente entre les deux objets. Cette technologie permettait de parcourir l’univers bien plus rapidement qu’en passant par l’espacéan, mais les téléportails étaient bien souvent contrôlés par les peuples qui les avaient installés, lesquels faisaient généralement payer le passage à des prix exorbitants.
Transhumanisme
Les élites korogaï ont parfois trouvé dans les évolutions technologiques un moyen de dépenser intelligemment leur richesse, avec la perspective d’augmenter leurs capacités individuelles. Nous partageons ici un petit aperçu des innombrables évolutions que leur imagination a permis de mettre au point afin d’accroître leur puissance.
Les prothèses bioniques
D’abord conçues pour remplacer des parties du corps malades ou ayant subi une amputation, les greffes bioniques avaient pour but premier de fournir au membre ou à l’organe en question un fonctionnement normal. Mais le développement des neurosciences et une compréhension plus aboutie de l’interrelation entre le système cérébral et le reste du corps humain ont conduit à la mise au point d’extensions bioniques conçues dans le seul but d’améliorer les performances de leur porteur, voir de lui octroyer de nouvelles capacités. Des bras articulés munis d’outils ou d’armes, des pieds avec antigravitopulseurs intégrés, des yeux autorisant une vision thermique ou nocturne, ou encore des branchies artificielles ne sont ici que quelques exemples des prothèses bioniques ayant eu cours à l’ère des Korogaï.
La régénération cellulaire
Grâce aux progrès en matière de miniaturisation robotique, les Korogaï ont découvert un moyen de s’approcher de l’immortalité. Le processus de régénération cellulaire, effectué de manière régulière, permettait théoriquement d’étendre la longévité d’un individu à l’infini, et ainsi de s’approcher de l’immortalité divine. Il n’est pas rare que des monarques puissants aient régné sur plusieurs générations au sein de leur tribu. Les records de longévité dépassent le millénaire, et certains histoiriens émettent l’hypothèse que certains enfants de Koro ont pu voir leur vie s’étendre sur toute la période de domination korogaï au sein du Rameau de Po.