Les règles de l'univers
Comme tout univers relevant des mondes de l’imaginaire, celui des Korogaï est régi par un certain nombre de lois qu’il s’agit de comprendre et de respecter afin d’y évoluer sans compromettre sa crédibilité. La particularité de cet univers fantastique est de trouver un équilibre ténu entre deux aspects d’importance à peu près égale : le space opéra d’une part, et la mythologie de l’autre. La frontière séparant ces deux mondes peut sembler au premier abord difficile à cerner, et il s’agit de bien comprendre où elle se situe afin de concevoir un système suffisamment cohérent pour que les contradictions apparentes dont il fait l’objet sachent toujours trouver une explication convenable. L’une des questions que l’on se posera peut-être en parcourant cet univers est : à quel point l’aspect mythologique est-il réel au sein de tous ces éléments de science-fiction ? Les dieux y existent-ils vraiment, ou bien y sont-ils un pur fruit de l’imagination ? Mais ces questions ne font pas sens, car les divinités existent bel et bien en tant qu’elles font partie de l’imagination ! C’est qu’il faut, lorsqu’on parle des enfants de Koro, avoir à l’esprit deux mondes bien distincts : le monde matériel d’un côté, et le monde spirituel de l’autre.
Le monde matériel

C’est ici que nous retrouvons tous les éléments relevant de la science-fiction. Dans cette perspective, le projet « Korogaï » consiste en un vaste space opéra au sein duquel de nombreuses races humaines ont colonisé une grande part des planètes habitables au sein de toutes les galaxies composant l’Ultimonde, nom de l’univers au sein duquel elles évoluent. Les enfants de Koro sont l’une de ces civilisations, ainsi que l’objet d’étude des archéospiritologues et autres histoiriens mythoscientifiques contribuant au projet. Ainsi, les Korogaï se retrouvent sur de nombreuses planètes où ils s’adonnent à de nombreuses activités pouvant entrer en lien avec certains thèmes classiques de la SF – exploration spatiale, conception robotique et intelligence artificielle, espaces virtuels, transhumanisme, etc. Ces sujets s’appuient sur une certaine maîtrise de la science dont témoigne ces peuples, et qui leur permet d’interagir, selon leur niveau de connaissance, avec la nature physique, et par extension de concevoir des applications technologiques ou biologiques de leurs découvertes.
Le monde spirituel

De ce côté-ci, en revanche, nous nous rapprochons des aspects mythologiques. Ce monde est associé à la déesse Koro, la Terre-Mère que les Korogaï furent contraints de quitter jadis au moment du Déluge, horizon désormais lointain, inaccessible à une grande majorité des mortels, pouvant être ressenti dans le rêve, la prière, la transe ou la méditation. Nous nous trouvons ici du côté des origines divines du peuple korogaï, des dieux et déesses immortels, de l’au-delà de la mort, des envolées oniriques. Il s’agit du monde caché derrière le monde, celui que parfois contemple l’esprit méditatif et que tâtonne la symbolique des anciens mythes et légendes. Mais ce monde n’en a pas moins une réalité propre, et les grands récits des temps jadis n’en relatent pas moins des faits concrets, mettant en scène des personnages héroïques dotés d’une existence propre, bien que ces histoires aient pu varier selon les lieux, les âges et les traditions. Ce monde, pour être plus éloigné, est sans doute moins accessible à l’entendement, et certains éléments qui le composent relèvent de l’ineffable.
Communication entre les mondes

Il existe de nombreux points de contact entre le monde matériel et le monde spirituel et, par extension, entre l’aspect « SF » et l’aspect « mythologie » du projet « Korogaï ». Le lieu où s’effectuent ces échanges, ni tout à fait matériel, ni complètement spirituel, et pourtant les deux à la fois, nous le nommons « l’Intermonde ».
D’abord, de manière pratique, naître en tant que Korogaï revient à se voir attribuer par la Déesse-Mère un esprit, une âme, ainsi qu’un corps immatériel, ceux-ci étant associées à un corps physique qui se développe dans les premiers âges de la vie et dépérit dans les derniers. Ainsi, chaque individu possède en soi une part spirituelle qui, utilisée correctement avec une certaine pratique, peut lui ouvrir les portes du monde spirituel et l’autoriser à communiquer avec le divin. C’est le plus souvent par la prière ou au travers de divers rituels que les humains issus de Koro parviennent à transmettre leurs messages à leurs divinités. Lorsqu’une personne meurt, son corps matériel devenu inerte se décompose progressivement, tandis que ses éléments spirituels retournent à Koro au sein du monde spirituel.
Dans l’autre sens, les dieux, d’essence spirituelle, sont en mesure d’agir sur le monde matériel, puisqu’ils en sont plus ou moins à l’origine. Ce sont eux qui provoquent les phénomènes physiques, eux également qui sont responsables des destinées humaines. C’est pourquoi il est si important, pour les enfants de Koro, d’honorer leurs divinités : la frustration de l’une d’elles pourrait leur être terriblement fatale, par exemple en leur causant toutes sortes de catastrophes naturelles ou d’épidémies. Leur pleine satisfaction, au contraire, pourrait les motiver à favoriser la réussite de ceux qui les glorifient comme il se doit. Mais bien souvent, honorer une divinité particulière revient à s’attirer les foudres d’une autre, et la faveur que l’on peut recevoir s’obtient à l’aune des relations que les dieux et déesses entretiennent entre-eux…
Enfin, les Korogaï ont acquis la possibilité de renforcer le contact avec l’autre monde à l’aide de la technologie elle-même, c’est-à-dire par l’intermédiaire de certains dispositifs techniques tels que la « couronne de Létro » (ou « condensateur spirituel ») qui renforce cérébralement le niveau de spiritualité de son porteur, les cuves de conservation permettant d’entrer en communication avec l’esprit mémoriel des ancêtres défunts, ou encore les transformateurs démoniques qui produisent de l’énergie à partir d’entités spirituelles généralement capturées dans l’Interstice.