Les divinités
Outre Koro, les Korogaï révéraient de nombreuses autres divinités auxquelles ils dédiaient leurs cultes et leurs prières dans l’espoir de s’octroyer leurs faveurs ou de s’épargner leur colère. Parmi les milliers de divinités ayant fait l’objet d’une adoration, certaines revêtaient une importance toute particulière et faisaient l’objet d’un culte presque universel. D’autres étaient propres à une tribu en particulier, voire à un clan ou à une famille, comme ce pouvait être le cas des ancêtres divinisés. Nous recensons ici ceux que la communauté histoirienne reconnaît comme les plus importants.
Naö
Le Grand Vivant, Être Suprême rêvant l’univers et tout ce qu’il contient, lui attribuant ainsi une existence à la fois matérielle et spirituelle. On prétendait que le Cosmos n’était apparu qu’une fois qu’il avait fermé les yeux. Par extension, Naömar, « le rêve de Naö », était le nom que l’on attribué à l’univers lui-même. Cette divinité faisait rarement, parmi les Korogaï, l’objet d’un culte particulier, et les rares mythes où elle apparaissait ne servaient qu’à souligner son caractère lointain et inaccessible. Naö servait plutôt d’objet d’étude philosophique : on s’interrogeait sur son essence, sa forme, son étendue, son origine, et sur la manière dont il influait sur l’univers, dans l’espoir de percer les secrets de la vie et de la matière.
Les divinités primordiales
Si l’on exclut Naö, il s’agissait des premières et des plus anciennes de toutes les divinités ayant résidé en Naömar. Leur nombre ou leur origine ne sont révélés dans aucun des mythes korogaï connus à ce jour de la communauté histoirienne. Parmi eux, seuls quatre nous sont aujourd’hui connus, ceux-là même qui auraient offert l’existence à Koro (ainsi qu’aux autres planètes, selon certaines versions cosmogoniques) :
Ervil
C’était le Grand Paysan, le Cultivateur de Vent, réputé avoir offert à Koro la Graine du Souffle de Subsistance pour la faire parvenir à l’Être. Il disposait en outre des Bottes de Téléportation qui lui permettaient de parcourir ses champs cosmiques à des vitesses inégalées pour y effectuer son labeur.
Fajol
Il était le Grand Tisserand, le Tisseur d’Onde, connu pour avoir donné à Koro la Robe de l’Océan qui lui permit d’acquérir l’Ordre. Il était le possesseur du Miroir de Révélation au sein duquel il pouvait voir s’entremêler présent, passé et avenir afin de s’assurer de tresser convenablement les mailles composant ses ouvrages.
Okou
C’était le Grand Forgeron, le Forgeur de Flamme, qui avait conçu pour Koro la Couronne du Firmament, lui octroyant ainsi la Lumière. Grâce à la Lame d’Ablation dont il disposait, il était en mesure de trancher n’importe quel matériau, même les plus solides que pouvait contenir l’univers.
Kalen
Il était considéré par beaucoup de peuples korogaï à la fois comme le père et comme l’amant de Koro, celui qui, s’ennuyant et cherchant à se trouver un compagne, demanda à Ervil, Fajol et Okou de la faire venir à l’Être, à l’Ordre et à la Lumière, puis qui la féconda pour engendrer Aïslav et Tzarê. Il était ainsi lui-même selon de nombreuses croyances le père des dieux et des démons, bien qu’il ne fût jamais révéré avec la même ferveur que Koro.
Koro
Elle était la Terre-Mère dont étaient issus tous les Korogaï et leurs divinités. Un lien intime l’unissait à ses descendants mortels exilés au sein du monde matériel. C’était d’elle que ses enfants tiraient l’énergie qui les animait, par elle qu’ils recevaient une destinée, et à elle qu’ils retournaient au sein du monde spirituel une fois leur vie séculière achevée.
Les géants élémentaires
D’après certains mythes ils furent créés par les primordiaux afin de servir Koro. Parfois nommés « grands esprits », parfois « titans », parfois simplement « élémentaires », ces dieux et déesses représentaient les forces de la Nature composant l’univers. Ils contribuèrent de diverses manières à l’avènement des dieux et prirent part à certains de leurs conflits avant de s’effacer discrètement pour ne jouer qu’un rôle de fond dans certaines croyances mythiques. Une douzaine de noms nous sont connus, mais il se peut que la mythologie korogaï en ait compté bien plus.
Aram
Élémentaire des forêts, elle se présentait sous la forme d’un arbre de de vie. Certaines représentations nous la montrent soutenant la voûte céleste de ses branches, tandis que ses racines pénétraient jusqu’aux profondeurs souterraines. Elle était la mère de Nari, ainsi que de toutes les forêts.
Gnârok
Élémentaire des montagnes, il était considéré comme un combattant hors pair, et on le représentait souvent équipé d’une épaisse armure de pierre. Selon de nombreuses versions mythiques, il fut le premier géant élémentaire à oser défier le démon Tzarê. On prétendait que c’est lorsqu’il se battait que les montagnes se formaient sous l’impact de ses coups.
Fahole
Élémentaire des nuages, elle était dite lunatique : parfois très calme et pacifique, parfois colérique et agressive. Jalouse d’Uglaë, elle cherchait à lui voler l’eau de l’océan qu’elle condensait pour former les nuées célestes en vue de les offrir à Alnaghor. Elle passait pour la mère de Létro.
Kraÿl
Élémentaire des volcans, le plus souvent invisible, travaillant passionnément dans les profondeurs de la terre, elle ne sortait que très rarement de sa tanière sinon lorsqu’elle devait exprimer sa colère. Certains mythes la faisaient passer pour la mère de Noïlrog.
Vaal
Élémentaire du vent, décrit comme insaisissable, il était plutôt espiègle et s’amusait souvent à exciter ses congénères en leur soufflant dessus, tantôt doucement, tantôt aussi fort que possible.
Uglaë
Élémentaire des océans, elle constituait probablement la plus puissante des Élémentaires, mais restait le plus souvent neutre lors des conflits. Elle était, disaient certains mythes, la mère de Mamanikam.
Alnaghor
Élémentaire des fleuves et des rivières, il aimait à courir de-ci de-là entre les autres élémentaires, faisant partout dans son sillage se faufiler les cours d’eau. Il passait pour l’amant d’Uglaë.
Wahî
Élémentaire des plaines, elle s’adonnait calmement au labeur sans jamais se plaindre. Il était dit que les autres élémentaires la laissaient d’ordinaire seule, respectant son besoin de solitude.
Pêl-Paal
Élémentaire du désert, généralement considéré comme le plus paresseux, il se contentait d’attendre en laissant la terre se dessécher. Il était souvent représenté en train de dormir ou, du moins, de se reposer.
Vrox
Élémentaire des glaciers, les mythes le dépeignaient comme cherchant régulièrement à augmenter son pouvoir en dominant les autres géants élémentaires, ce qu’il parvenait à faire sur une courte période avant de se voir reprendre le contrôle.
Lôhôsh
Élémentaire des souterrains, souvent associé au séjour des morts auquel il donnait son nom. Il résidait dans le ventre de Koro et c’est dans ses propres entrailles que se trouvait le royaume abyssal sur lequel régnait Mamanikam et où se tenait le Jugement des défunts.
Le Dodécathéon
Il s’agissait des douze principaux dieux et déesses du panthéon korogaï durant la plus grande partie de la période ayant vu les descendants de Koro occuper le Rameau de Po, notamment grâce à la création du Conseil des Douze sur Lorion au début de la période de l’Apogée. Au sein du monde spirituel, chacun possédait un territoire assimilé à une partie de la Terre-Mère Koro, mais ils se réunissaient régulièrement au niveau du Koro’zolti, « le nombril de Koro », lieu où se déroulait le grand Arkoÿn divin au cours duquel ils réglaient leurs conflits et décidaient ensemble des destinées des peuples.
Aïslav
Couleur : orange
Symbole : l’œuf enflammé
Attributs : sa condition mi-homme mi-bête
Fonction : dieu du temps cyclique, des animaux, de la vie, du destin, des éléments, de la transformation.
Premier des dieux à naître du sein de Koro de la semence de Kalen, il était principalement célébré pour avoir triomphé de son frère jumeau, le démon Tzarê, libérant au passage les géants élémentaires. Il était considéré comme l’ancêtre des dieux, ayant donné engendré à Létro, Nari et Mamanikam entre autres. De nombreux mythes le voyaient mourir pour, après avoir pondu un œuf de cornaline contenant sa substance, renaître sous la forme d’une nouvelle entité à moitié animale (poisson, lézard, oiseau, singe…) . C’est lui qui, disait-on, avait offert la vie aux premières créatures modelées par Nari en leur octroyant un nom par l’intermédiaire de sa parole sacrée. Il préférait souvent, à celle des dieux, la compagnie des géants élémentaires. Parfois l’ennemi des dieux, parfois leur allié, sa nature primitive et son comportement sauvage rendaient souvent son rôle et les raisons de ses actes difficiles à interpréter.
Nari
Couleur : vert
Symbole : la pomme-nari
Attributs : la jeunesse éternelle ; ses ramures ; les fruits qui y poussent
Fonction : déesse de la nature, de la vie végétale, de la médecine, du bonheur, de l’enfance.
La plupart des représentations mythiques la dépeignaient comme une éternelle enfant pour être tombée dans la fontaine de kornoloï à l’origine des temps, trompée par sa sœur Mamanikam. On l’invoquait surtout pour trouver la paix, tant intérieure qu’extérieure, ainsi que dans des perspectives de guérison. En outre, les Korogaï imploraient sa protection et sa bénédiction pour leurs enfants, et il était dit que les petits enfants qui mouraient rejoignaient automatiquement son territoire au sein du monde spirituel afin d’y devenir ses anges. Dans la version mythique la plus partagée, c’est elle qui modela jadis les créatures à partir de la terre de Koro, puis qui les présenta devant Aïslav afin qu’il leur attribue un nom par l’intermédiaire de la parole sacrée pour leur donner vie, elle encore qui forma les humains de la même manière.
Létro
Couleur : blanc
Symbole : l’œil ouvert
Attributs : son immense barbe ; son œil spirituel ; le Grand Livre de la Destinée ; la tortue Alteÿn
Fonction : duÿr des dieux ; dieu du temps continu, de la sagesse, de la connaissance, de la culture, de la mémoire, de la loi, de l’ordre et de la paix.
Généralement assimilé au duÿr des dieux, il était la divinité garantissant la continuité du passé dans le présent et sa prolongation dans le futur. Il était notamment le gardien de la Loi Sacrée de Koro, et c’était lui que l’on invoquait le plus souvent dans le cadre de la divination. Assis sur le dos d’Alteÿn, la Tortue de l’Éternité, il passait son temps à méditer pour contempler l’esprit formidable de sa mère avec son troisième œil spirituel (généralement représenté symboliquement au sommet du crâne, et donc tourné vers les cieux). Cela lui permettait de connaître les volontés de Koro qu’il inscrivait dans le Grand Livre de la Destinée. Il transmettait à Mamanikam, par l’intermédiaire d’Oshîn et de Zimmit, la volonté de Koro concernant les défunts rejoignant le Lôhôsh pour recevoir leur Jugement. Il était dit que si l’on découvrait un poil de son immense barbe, il suffisait de le suivre afin de trouver Létro – pour peu que l’on avance dans la bonne direction.
Mamanikam
Couleur : noir
Symbole : la tête de mort
Attributs : son apparence cadavérique ; les clés des portes du Lôhôsh.
Fonction : déesse de la mort, de la maladie, de la famine, des démons, du mal et de tous les fléaux.
C’était la déesse la plus crainte du panthéon korogaï. On l’invoquait pour la supplier d’épargner les grands blessés et les malades à l’agonie, ainsi que d’éviter les famines, les guerres et les épidémies. Au moment de la mort, c’était son royaume souterrain que les défunts rejoignaient, le Lôhôsh au sein duquel elle règnait parmi ses enfants les démons, lesquels incarnaient les différentes formes du mal : la haine, l’inquiétude, la jalousie, la honte, l’angoisse, etc. Lorsqu’elle quittait le Lôhôsh, notamment pour se rendre à l’Arkoÿn des dieux, elle revêtait son collier d’illusion afin de masquer son aspect cadavérique et de se rendre belle aux regards.
Oshîn
Couleur : or
Symbole : le soleil aux rayons
Attributs : l’épée de lumière ; le félish d’or
Fonction : roi et aÿr des dieux, dieu des soleils, de la création, de la lumière, de la justice et de la beauté masculine.
Dans la plupart des traditions, il règnait sur le royaume terrestre de Koro, et par extension sur tous les mondes peuplés par des Korogaï. C’est de lui que les rois et reines tiraient leur légitimité, et il constituait un modèle d’exemplarité pour tous les aÿrs et autres chefs de famille. Durant la journée, il éclairait le monde de son esprit formidable et, assis sur son trône d’or au sein de son vaisseau-lumière, il guidait les humains vers leur destinée. On le disait toujours juste dans ses choix, visant le meilleur pour son peuple, favorisant la diplomatie et ne menant ses troupes au combat que lorsque cela s’avérait nécessaire, cherchant dans les périodes de prospérités à améliorer les conditions de vie de chacun, témoignant dans ce but d’une grande audace créative. La nuit, il descendait dans le Lôhôsh afin d’y transmettre le verdict Koro reçu par Létro pour le Jugement des défunts.
Zimmit
Couleur : argent
Symbole : le croissant de lune aux étoiles
Attributs : ses bijoux étoilés ; l’arc ; le félish d’argent
Fonction : reine et sheuÿre des dieux, déesse de la nuit, des lunes, des rêves, du commerce et de la beauté féminine.
Considérée par beaucoup comme la reine des dieux, elle partageait alternativement le trône céleste avec son frère jumeau Oshîn, gouvernant la nuit sur son trône d’argent à l’intérieur de son vaisseau-miroir, depuis lequel elle contemplait le monde et transmettait les rêves aux Korogaï endormis. Durant la journée, elle descendait faire boire l’eau de réincarnation aux esprits ayant achevé leur période pénitence au sein du Lôhôsh. De caractère lunatique, elle présentait trois facettes différentes selon les situations : souvent généreuse, elle pouvait tout aussi bien devenir mélancolique, ou se montrer au contraire totalement furibonde. Parfois, prise de désir, elle pénètrait le ciel de jour à la recherche de son divin amant, mais il était fort rare qu’elle parvienne à le trouver : c’était le cas lors des éclipse, que l’on disait correspondre aux ébats incestueux des deux monarques. On l’invoquait dans le cadre d’affaires commerciales, et elle avait également pour rôle de guider les voyageurs interstellaires au travers de l’espacéan
Noïlrog
Couleur : rouge
Symbole : le cœur organique
Attributs : sa hache et son fusil ; son armure ; sa monture, l’okpit Rêzêkh
Fonction : neÿr des dieux ; dieu du pouvoir, de la force, de la stratégie, de la guerre et de la destruction.
Doté d’une force colossale associée à une puissante musculature, il combattait les ennemis des dieux. Sanguinaire, on le révérait en lui offrant des sacrifices humains ou en l’honorant sur le champ de bataille. On le représentait souvent équipé de son armure Elsêk’nîl, de son fusil à éclairs Shêk’oram et de sa hache Gonêk’malk, chevauchant l’okpit Rêzêkh, dont les cornes formaient un bouclier renvoyant tous les projectiles de ses adversaires. Cherchant constamment à prouver sa bravoure, il semait régulièrement le chaos afin de créer des situations de conflit où il pourrait assouvir ses besoins de violence. Lorsqu’il se mettait en colère, il se transformait en bête féroce armée de griffes et de crocs acérés, devenant alors pratiquement invincible, mais perdant tout contrôle et pouvant blesser même ses alliés dans sa furie.
Vaëli
Couleur : marron
Symbole : la feuille d’arbre
Attributs : le plat de nourriture ; la charrue
Fonction : déesse des saisons, de l’agriculture, de l’élevage, de l’abondance, de la subsistance et de la gastronomie.
Dès le début du printemps, fécondée spirituellement par son époux Oshîn, elle commençait à grossir et se mettait à danser, et l’on interprétait sa chair et ses mouvements grâcieux comme l’engrais psychique propre à faire pousser les aliments. Ses rondeurs atteignaient leur maximum en été, avant de décroître jusqu’à une extrême maigreur au milieu de l’hiver, où ses danses s’interrompaient, symbolisant ainsi le cycle réitéré des saisons. Elle aurait, d’après certains mythes, enseigné aux hommes comment tirer des produits de la terre, grâce à l’irrigation et en invoquant Oshîn pour qu’il les fasse croître de son énergie rayonnante. C’est Vaëli qui préparait les repas lors des banquets des dieux et prélevait elle-même le kornoloï directement à la fontaine mamellaire de Koro afin de partager avec les autres divinités le breuvage d’immortalité. De nombreuses traditions la disaient devenue muette après le vol de sa voix par Noïlrog.
Tonq
Couleur : bleu
Symbole : le tournevis et le marteau croisés
Attributs : ses nombreux bras ; ses outils ; l’horloge mécanique
Fonction : oxouÿr des dieux ; dieu du travail, de l’artisanat, de la science, de la technologie, des mers et des océans.
Arrivé du futur grâce à une machine à remonter le temps de sa conception, il accompagna les autres dieux dans leurs aventures, puis s’engendra lui-même avant de se prendre comme apprenti dans son propre atelier. Les Korogaï parlaient de Tonq l’Ancien et de Tonq le Jeune pour différencier les deux. Tonq était responsable du cycle de l’eau et de la bonne régulation atmosphérique sur les planètes. Au sein de son atelier situé au fond de l’océan, à l’aide de ses nombreux bras mécaniques, il travaillait presque sans relâche pour concevoir les technologies que les autres divinités lui commandaient. Plusieurs mythes prétendaient qu’il aurait mis au pointles premiers robots afin de soutenir l’armée d’Oshîn au moment de la Guerre de Koro, avant que créatures mécaniques ne se retournent contre leur concepteur et se rebellent pour obtenir leur liberté.
Pulpula
Couleur : turquoise
Symbole : le kêrok
Attributs : le bandeau d’aveugle ; la lance ; la porte
Fonction : gardienne des portes du Lôhôsh ; déesse de la sûreté du peuple, de la discipline, de la chasse et du combat contre les démons.
La plupart de mythes la concernant disent qu’elle fut élevée dans son enfance au sein d’une famille de kêroks. Rendue aveugle pour avoir surpris les ébats d’Oshîn et de Zimmit, elle portait un bandeau, mais savait se servir de ses autres sensextrêmement développés à la manière de ceux des kêroks. Elle avait pour rôle principal de garder l’entrée du royaume souterrain afin d’interdire à quiconque d’en échapper et protéger ainsi les divins résidents du royaume terrestre de Koro, ainsi que les mortels du monde spirituel, se faisant régulièrement aider dans sa tâche par ses frères et sœurs kêroks. Ce sont ces derniers qui assuraient alors la surveillance des portes du Lôhôsh lorsqu’elle quittait son poste, par exemple lorsqu’elle se rend à l’Arkoÿn des dieux, ou bien pour partir à la chasse lorsque Vaëli ne parvenait plus à remplir son rôle de nourricière en hiver. Cela donnait alors l’opportunité à certains démons de s’échapper, qu’elle se devait ensuite de pourchasser et de capturer à nouveau pour les renvoyer au sein du Lôhôsh.
Tîn
Couleur : rose
Symbole : la coupe de liqueur renversée
Attributs : ses organes masculin et féminin ; son nanisme ; la bouteille de liqueur
Fonction : divinité de la fête, de la folie, des jeux, des sports, des drogues, de l’alcool et de la sexualité.
Divinité particulièrement laide, naine et androgyne, ille passait son temps à faire des farces aux autres dieux et déesses afin de tromper son ennui, ainsi que le dépeignent de nombreux mythes sur un ton le plus souvent humoristique. Ainsi, par exemple, ille s’amusa à secouer la boîte à rêves de Zimmit lorsque celle-ci se trouvait dans le Lôhôsh, et c’était depuis ce geste que les songes nocturnes paraissent aux Korogaï incohérents et les messages divins confus. Ille découvrit également comment mélanger le kornoloï à de la boisson fermentée pour aider les dieux, au moment des arkoÿns, à se détendre afin de rendre plus aisément leurs verdicts. On disait que les fous avaient reçu le “baiser de Tîn”.
Olokîn
Couleur : violet
Symbole : l’olestul
Attributs : ses deux ailes diabolique et angélique ; son olestul.
Fonction : sheuÿr des dieux ; guide des voyageurs, dieu de la liberté, du voyage et des arts.
Né de l’union incestueuse d’Oshîn et de Zimmit, il était le dieu de la musique, du théâtre, de la poésie, de la peinture, de la sculpture et de tous les arts en général, et c’était bien souvent lui que les artistes invoquaient lorsqu’ils cherchaient à trouver l’inspiration. Grand voyageur, de nombreux mythes racontaient les voyages qu’il avait effectués d’un bout à l’autre de Naömar pour y rencontrer des peuples incroyables et des créatures fascinantes. Symbolisant la liberté, il donnait espoir aux gens du peuple et cherchait à libérer chacun du joug qui l’emprisonnait, qu’il soit esclave ou empereur. Enfin, il endossait également une fonction de psychopompe et c’est lui qui guidait d’ordinaire l’âme des défunts jusqu’au Lôhôsh où ils devaient recevoir leur Jugement. D’aucuns prétendaient que le son de son olestul était la première chose que l’on entendait en provenance du monde spirituel au moment de la mort.
Les autres divinités
La mythologie korogaï ne se résumait pas aux seuls dieux présentés sur cette page, mais la liste est trop longue pour pouvoir figurer intégralement ici. Ce sont des milliers de divinités qui ont été à ce jour recensées par la communauté histoirienne, et il en est bien d’autre qu’il nous reste encore à découvrir. Nous pouvons identifier trois grandes catégories auxquelles celles-ci appartiennent.
Les dieux et déesses mineurs
Il existait au sein du panthéon korogaï une multitude de divinités de moindre importance. Avant ou après la Chute, nombreux furent celles qui s’éparpillèrent dans l’univers en rejoignant de lointains mondes où trouver de nouveaux partisans et sur lesquels étendre leur influence. Si certaines n’étaient célébrées que par un seul et unique clan, d’autres, en revanche, étaient connues par un grand nombre, voire par la majorité des tribus korogaï, bien qu’elles n’aient pas rayonné aussi universellement que les douze dieux et déesses du Dodécathéon.
Les démons
Ils étaient considérés comme l’engeance même du terrible Tzarê. Engendrés tantôt par l’union d’Ipaka et de Mamanikam, tantôt par la corruption des âmes, les démons résidaient dans les confins du Lôhôsh où ils tourmentaient les esprits des défunts condamnés à la pénitence au moment de leur Jugement. Il arrivait que des démons s’échappent du royaume abyssal et parviennent à rejoindre tantôt le monde matériel, où ils pouvaient alors posséder l’âme de certaines créatures, voire de certains humains, tantôt d’autres lieux du monde spirituel afin d’y semer le chaos.
Les ancêtres divinisés
Il était dit que les enfants de Koro ayant mené une vie exemplaire se voyaient octroyer le droit de devenir des anges au service des dieux au moment de leur Jugement. Certains grands personnages de l’histoire korogaï, des chefs de clan ou des héros tribaux, souvent considérés comme des demi-dieux engendrés par l’une ou l’autre des divinités du Dodécathéon, se virent faire l’objet d’un culte et furent vénérés au même titre que toute autre divinité, au travers d’autels et d’idoles.